mardi 13 janvier 2009

Zambèze

Le monde des fleuves a ses hiérarchies : longueur, débit, tout le tremblement géographique. Mais il y a un classement plus subtil qui dépend de chacun de nous. Pour ma part je trouve que la Garonne est gironde, l’Euphrate mystérieux, le Niger magique, le Nil hors concours et que la Seine, fort modeste, se la pète à peu de frais avec son reflet de Notre Dame. Le Zambèze, lui, fait du trapèze, c’est son luxe. Cette brève seconde où le flot capture un éclat du gros cul bleu du ciel avant de basculer dans ce que nous nommons chutes Victoria. Oui Zambèze, tu fais l’acrobate, de la haute voltige, presque un meeting aérien à toi seul. Tu es vertical.

Zambèze – 2009 – 195 x 130cm – acrylique sur toile

Je t’ai peint en (ré)écoutant Lady Smith Black Mambazo. Je ne parle pas le Zulu mais je parie que certains chants parlent de toi, de ta puissance, de ton Afrique.



Je t’ai peint en pensant aux hippopotames qui sous leurs tronches sympas et leurs bâillements décontractés piétinent sans frémir le malheureux qui se trouve sur leur chemin lorsqu’ils s’éloignent de l’eau.


10 h 12 – mangerai bien quelque chose moi

Je t’ai peint en pensant à la terre rouge du Zimbabwe, une des plus riches du continent, que la folie d’un homme, Mugabe, a réussi à rendre stérile. Il faudrait l’amener un soir près de la rivière là où les hippos se promènent à la fraiche.

- « Mets toi là Robert, on revient dans un moment»

Ah, se débarrasser des tyrans. En voilà un vœu pour 2009.