mercredi 12 mars 2008

Sex Toy

"L'exposition s'appelle : "Sex in progress", SIP pour les initiés. Au terme d'un processus très réfléchi Alain Galaup a investi le lieu avec une détermination rare quant à sa prise en compte. Sa mise en abîme est exemplaire. En effet, l'artiste..."
Là, je me suis réveillé en sueur.
- "Ca va pas?"
- "J'ai rêvé que j'exposais au Frac. Bon sang je l'ai échappé belle!"

Autant le dire j'ai eu du mal à trouver le sommeil à cause de la Luxure. Et puis il y a eu ce songe. J'ai vu un lieu que j'ai pris d'assaut sans frémir. Au centre mes assistants ont posé 200 m2 de plancher de teck sur lequel ils ont installé un grand lit aux draps défaits selon un (dés)ordonnancement très calculé. Il est encerclé par une armée de sextoys de formes et de couleurs diverses. Tous ont servi au moins une fois comme en atteste la vidéo calée entre les oreillers dans laquelle leurs utilisateurs(trices) ont accepté de témoigner. J'ai ainsi pu leur délivrer un certificat d'orgasme dont le modèle est reproduit sur mon site. A droite des cybacolors grand format présentent des culottes en dentelle shootées sur le plancher ou sur le tapis onctueusement noir qui le recouvre partiellement.Ils font face à des reproductions de tableaux hollandais du XVII° qui dégorgent fleurs et fruits. Au fond un système optique débite en lettres de feu un texte du Divin Marquis : "Justine avala ...." on a tout juste le temps de lire, je l'ai calibré à 20 caractères seconde. Au plafond est suspendu une armada de cravaches entre lesquelles navigue le son, un mélange de Nina Hagen et de chants grégoriens mixés sur du Rigoletto. Le dernier mur est tagué cent fois du nom d'Asmodée. D'ailleurs il est là, les doigts dans la live-box. Son corps velu s'anime par transparence d'un spectacle obscène, sa queue fourchue a maintenant la luminescence de l'épée de Dark Vador et il braille à intervalles réguliers : "Sodome et Gomorrhe, Sodome et Gomorrhe, internet complice". Impossible d'arrêter ce cuistre.
Je me suis réveillé en cherchant la sortie. Je vous dois la vérité: en lieu et place d'un tel dispositif je me suis contenté d'un tableau. Un simple tableau.

Luxure - 2008 - 116x 89 cm
"les 7 péchés capitaux"

L'air y est tiède et chargé de parfums. La nature est abondante sur les flancs de cette montagne qui domine la mer. La fille (là chacun choisit) à côté de moi est occupée. Tout est très lent. Elle parle à mon oreille. Au diable le cuir....


samedi 8 mars 2008

Lucifer

Si vous lisez les commentaires du Droit Canon, ce dont je ne doute pas, l'orgueil ce n'est pas bien. Un vrai péché, un grave. L'homme ne doit pas se prendre pour Dieu car cela le conduit à de graves excès. D'ailleurs dans la tradition l'orgueil est associé à Lucifer. T'imagines, c'est bien pire qu'Asmodée (luxure) ou Belzebuth le gourmand ou ce pauvre Belphegor qui a sombré dans la paresse.



Si vous lisez l'Equipe - ce que je soupçonne - l'affaire est entendue: l'orgueil c'est vachement bien. L'orgueil du champion ou de la championne revient à toutes les sauces. Un jour Manaudou suite à ses aventures italiennes, un jour Paolo Rossi (3 buts face au Brésil en quarts en 82) alors qu'il venait de plonger dans une sombre histoire de totonero. Et que dire de ces hommes enfoncés dans la boue et qui se relèvent pour combattre. Le rugby a fait de l'orgueil son blason. A moins qu'il ne s'agisse que de fierté....



"Perso", comme dit ma fille, j'ai connu ma période "orgueil du champion" ( à moins que cela n'ait été que de la vanité vu les tôles que j'ai ramassées)

Kodakolor Instamatic - 1970 - 10x15cm
(pas de courrier svp)

Comment représenter un mot aux sens parfois contradictoires, un péché que les anglo saxons désignent sous le nom de "Vanity" (ce qui résonne différemment à nos oreilles) et que les anciens ont souvent illustré sous le nom de "Superbia"



Il me semble que notre héros a un double visage, ce qui m'a causé quelques soucis. J'ai choisi le rouge et le blanc pour parler de lui. Il sera finalement l'affiche de ma prochaine exposition.

l'orgueil - 116 x 89 cm - 2008