- « Canard, connais-tu le supplice du pal qui commence si bien et finit si mal ? »
mercredi 19 octobre 2011
Canard
- « Canard, connais-tu le supplice du pal qui commence si bien et finit si mal ? »
dimanche 4 septembre 2011
Carrosse
jeudi 23 juin 2011
Radar
Ce soir Malika a pécho un nouvel homme. En général c’est rapide. Il suffit qu’elle bouge les hanches d’une certaine façon et le sang du loup coule dans leurs veines. Mais c’est plus long qu’avant pour se préparer pense–t’elle, il y a du temps à effacer.
Il la ramène chez elle, conduite souple et radio sur les résultats sportifs.
- «J’aime bien le foot »
Elle ne répond pas, çà change de ceux qui se croient obligés de mettre Romantic Channel.
- Fais attention il y a un radar dans la descente.
-Merci.
Ils font l’amour. Au moment M elle crie :
- Encore flashée, encore flashée !!!
Elle rit en pleurant, elle pleure en riant, elle ne peut plus s’arrêter. Nouvel homme ne sait pas trop comment prendre l’affaire alors sans poser de questions il remet son slip dans la pénombre et part discrétos ses pompes à la main.
Malika se lève, cheveu défait et maquillage en exil. Elle enfile son peignoir des matins sans consistance et bidouille la télécommande.
Sur l’écran une silhouette masquée dévale une côte sur un vélo, on voit l’éclair d’un radar et une voix gueule « encore flashée, encore flashée !!! ». Cà dure à peine 12 secondes cette vieille vidéo. Elle la repasse plusieurs fois et pleure.
Selim a bricolé le vélo allégé au max. Il ne reste qu’à pédaler à fond pour atteindre les 50 et déclencher le flash. Ils ont 14 et 15 ans. C’est elle qui gagne le plus souvent.
-T’as la trouille frangin, moi j’y vais à fond.
Et puis Selim a grandi et il est parti défendre l’occident sous l’uniforme français dans les montagnes bleues de l’afghan.
- « N’y va pas frangin, n’y va pas »
Un type qui vénère son dieu et rêve de déflorer les 72 vierges a surgi de derrière un rocher et mené Selim avec lui dans l’ombre.
- «Il me reste ta voix frangin ».
Elle le repasse.
-« Encore flashée, encore flashée !!! »
Le café est froid, il y a de la neige sur l’écran, dehors le vent pousse des nuages noirs dans le ciel d’occident.
OMBRE – 2010 – 120 x 60 cm -collection particulière
Je dédie ce short-cut à M. Claude Guéant Ministre des radars et de l’Intérieur qui masse des troupes à la frontière italienne afin d’empêcher la nouvelle armée des tirailleurs tunisiens de libérer les caisses de retraite de la France en passant par Fréjus.
mardi 24 mai 2011
Frosine
Un de nos compatriotes pré-retraité a été agressé par une jeune femme noire de grande taille dans l’hôtel où il résidait à Manhattan. Affolé, il est descendu à la réception de l’établissement pour signaler cette agression brutale à son encontre. La police est arrivée quelques minutes plus tard et a recueilli sa déposition. Dans le même après midi la coupable présumée était arrêtée dans le bus 48 qu’elle utilise de façon régulière pour regagner son appartement dans le Bronx. Elle a été déférée au Precint 61. Nous avons pu nous procurer les deux dépositions qui sont presque concordantes.
Notre ressortissant déclare avoir ouvert sans méfiance la porte de sa chambre à cette employée qui venait pour le ménage. Elle s’est immédiatement jeté sur lui et l’a forcé à un cunnilingus en plaquant sa tête entre ses jambes et en le maintenant avec vigueur à son poste. Non contente de ce premier assaut elle a bousculé M. G...., l’a plaqué au sol, l'a retourné et tenté une sodomie avec un gode ceinture. La victime a réussi à se dégager avant que ce second acte s’accomplisse. Il semble que l’engin avait été mal fixé dans la précipitation.
Les faits sont suffisamment caractérisés pour que le procureur inculpe Frosine - c’est son nom - d’agression sexuelle et de tentative de viol. Les prélèvements adn ont révélé la présence de cheveux de la victime sur les cuisses de la prédatrice. Concernant le gode ceinture elle a déclaré : « J’en ai toujours un avec moi, ces vieux blancs adorent se faire ramoner la prostate. Cependant je n’ai pas agressé ce monsieur il m’a proposé de l’argent pour que je me livre aux pratiques rapportées dans sa déposition. Ce n’est ni le premier ni le dernier qui me l’a proposé. »
Depuis la découverte de ce détail de l’enquête les médias s’intéressent bien plus à Frosine qu’à sa victime ce qui est un comble et cherchent à toutes forces à savoir si cette pratique est courante chez elle et combien de victimes elle a à son palmarès. Les langues se délient dans son quartier. Frosine n’a pas froid aux yeux et chaud dans le reste de sa personne.
Un sondage sur cette pratique est en cours d’élaboration et il précèdera une enquête sociologique sur les femmes prédatrices, leur comportement, les signaux que les hommes doivent apprendre à détecter afin de se prémunir contre de telles créatures. Un sénateur a demandé à ce qu’une plaquette de prévention soit réalisée afin de la remettre aux petits garçons du primaire.
En attendant le procès nous avons tenté de retrouver la trace de M. G… Nous savons qu’il a consulté. Il aurait déclaré à l’urologue « allez y doucement c’est encore sensible »
dimanche 27 mars 2011
Barrockq
Le Frac Lorraine se trouve à Metz dans un ancien hôtel particulier du XVII° siècle. Le lieu est agencé en U autour d’une cour carrée de 15 mètres de côté environ dont un angle est flanqué d’une tour. Au sommet de celle-ci sont inscrites en grandes lettres et chiffres blancs les coordonnées de l’endroit : 49° Nord 6° Est. Depuis la rue çà pète.
A l’accueil, derrière un comptoir, sourit une jeune femme qui porte un t shirt siglé 49°. Elle me donne un document relatif à l’exposition et m’indique une salle du rez-de-chaussée consacrée à une vidéo.
- « Faites attention à la marche » me dit-elle avec son accent de pays nouvellement adepte de l’euro sans doute par égard à mon grand âge fasciné par la lecture des chiffres sur le t shirt.
Le 16 mm (sur dvd) de Werner Herzog traite d’un sujet oublié qui a assombri nos cieux il y a quelques années : l’incendie des puits de pétrole koweitiens par les irakiens en fuite. Il inclut le témoignage bouleversant d’une femme qui explique pourquoi son fils ne parle pas, un travelling sur des instruments de torture et des images dantesques d’incendies filmés depuis le sol et par hélico genre «Apocalypse now». En sortant la jeune forthy niners me demande :
- Comment avez-vous trouvé?
- Baroque.
- Barrockq ?? ??
Devant son air étonné je dis cette chose stupide :
- hé bien, heu, comment dire, vous savez ce mouvement artistique du 17° siècle.
Après une hésitation elle ajoute :
- mais il n’y avait pas encorrre vidéo?
- c’est juste, votre contextualisation est parfaite.
Elle me sourit. Parfois les choses tiennent à un mot n’est ce pas, et là je sens que nous devenons des amis. Je souris également à cette délicieuse avant de me lancer dans la suite de l’exposition où l’on peut déguster une très belle pièce de Anthony Gormley.
Et puis j’emprunte l’escalier dans la tour avant de me raviser. Je me dis que le premier missile lancé par un barbu salafiste manipulé par une officine crypto lepéniste sera pour ma pomme étant donné qu’il n’y a plus qu’à implémenter les coordonnées du lieu dans le GPS de l’engin.
Grâce à cette précaution je ressors vivant de l’endroit non sans éviter le piège de Pierre Etienne Morelle pour la seconde fois dans la cour. Ouf !
Dans le rue j’hésite à revenir vers la jeune femme pour la sauver et voir si 6° est inscrit au dos du t shirt. A la réflexion je me dis que c’est inutile. Quand tu peux vendre deux maillots tu n’en vends pas qu’un. Tous les footeux le savent.
BAROCCO - 2011 - 146 x 92 cm
PS : compte tenu du sens de l’humour proverbial des «Amis du Frac » (marque déposée) je tiens à préciser que les dialogues sont imaginaires.
lundi 24 janvier 2011
Big hole
Invariablement il y en a un qui arrive à grandes foulées, ralentit à ma hauteur et balance :
- Je ne sais pas ce qu’il y a mais c’est dur ce matin. Le vent peut être…
- Ouais…
Toujours le même genre d’oiseau au plumage goretexfluoréthermoconducteur avec pub Audi et cardiofréquencemètre incorporé. J’adore ces mecs. Malgré des grognements, des halètements, des borborygmes, des crachouillis ils restent à tes côtés et tapent une converse passionnante :
- De l’autre côté c’est bourré de flaques jusqu’au pont, c’est pour çà que je suis venu là mais bon ce matin …
- humpf, ouais…. t’as quand même une belle foulée.
- Question d’habitude. Et puis cette semaine ya pas le concours de pêche, putain la semaine dernière, ah les blaireaux !!!
Bon, encore un coriace. Il faut la jouer fine mais je commence à maîtriser, c’est une question de timing. Juste après sa phrase laisser un petit silence pour qu’il entende bien mon souffle épuisé, humpff, laisser tomber la lèvre basse et balancer dans un soupir :
- excuse moi mais c’est toujours pareil à partir du 20ème..
- ah bon, tu … tu as…
- … suis parti à 6 heures mais là j’ai un peu de mal… c’est le « big hole »
Là, il est mûr, reste juste à baisser les paupières modestement et à faire un petit geste de la main :
- vas y, faut que je passe le cap, vas y.
Et là il s’éloigne de sa belle foulée pimpante. Je sens bien qu’il gamberge.
« Big hole » faut le dire avec l’intonation du mec hyper concerné qui a déjà sondé les profondeurs de ses ressources physiques. C’est tellement naze que c’est imparable.
Le soir à la téloche je vois le Président qui court avec belle tenue. Va savoir pourquoi je trouve qu’il a la tronche d’un mec qui se tape un « big hole ». Je me demande s’il va faire plusieurs tours.