mardi 19 juin 2012

Temps modernes


Je rencontre un copain à une fête, il me dit :

-      Ah, salut Alain, ça me fait plaisir de te voir. Qu’est-ce que tu deviens ? je lis ton blog tu sais, c’est vachement bien mais bon enfin tu comprends c’est bien joli toutes ces réflexions sur différents trucs,  parfois  on  comprend pas tout d’ailleurs, il vaudrait mieux parler de toi.
-        … ah ouais tu crois que…. tu…  tu trouves  que c’est pas assez factuel…
-         Comment ?  Ah je sais pas moi,  je te dis mon sentiment.

 Bon, c’est  la fête et on boit  des  coups. Et puis çà  infuse,  pépère. 

L’autre nuit je me réveille et je  repense au « c’est vachement bien mais …». Dès le matin je  fais  un sondage express, façon ex-président,  sur un échantillon de deux personnes de confiance d’où il ressort que :

-       Oui, il faudrait que ce soit plus factuel : 50%
-        Non, il faut continuer comme avant : 50%

Face à cette mollesse de l’opinion je décide  de poser la question à Google. Sans aller jusqu’à l’intelligence artificielle, me dis-je, ce truc est sans doute capable de répondre à des questions plus subtiles que « surface de l’Afghanistan ». Il suffira  de bien formuler la question comme dans une votation suisse. Je commence donc  à taper dans la fenêtre de saisie:
-           Dois-je continuer  ….
Et là, sans attendre la fin de ma demande,  ce dévoué esclave cybernétique gavé de pub me propose comme première réponse à la requête :
-           « Dois-je continuer avec mon amant »

 Passé un léger moment d’étonnement je me  dis que ou bien on lui a trafiqué l'algorithme à ce foutu moteur de recherche, ou bien il  est comme vous et moi, il ne pense qu’à ça.  Ah Google te voilà pris la main dans la confiture!  Tu es en réalité un allié objectif de l’industrie pornographique et sous prétexte de forums sur la problématique de la conservation du même amant  tu nous mènes  sur des chemins de bites et de foufounettes. Oui Goog,  tu es le reflet de cette civilisation occidentale dépravée  en pleine déliquescence  morale qui a confié ses économies au casino le plus proche (je parle de votre agence bancaire) Oh il convient de palier au plus vite ce laisser- aller invraisemblable, flagellons nous tels des chiites dépressifs.  Je te le dis Google, laisse nous  terminer nos phrases sans faire de propositions à la con car à cause de toi je ne saurai jamais quel ton doit adopter ce p…. de blog.
Tout ça pour vous dire que je présente 20 tableaux au Golf de Preisch jusqu’au 6 juillet de cette année  et que c’est vachement bien sans « mais ».
-           Ai-je assez parlé de moi cette fois-ci, ami ?


 NENUPHAR – 2012 – 146 x 60 cm

 http://www.golf-de-preisch.com/